Odeurs de kérosène

D’un avion en partance

Des images qui retiennent

Une partie d’ton enfance

C’était ta Mauritanie,

Douce et belle Africa

Un morceau de ta vie

Est là-bas

Elle, elle ressemble un peu

A ces gens du desert

Ce regard des hommes bleus

Et la peau des Berbères

Et elle te dit mes racines

Sont du « nord-Africa »

Petite maghrébine

De Rabbat

 

Elle te dit qu’c’est loin le Maroc

De son enfance

Tu lui dis c’est loin Nouakchott

Des plaines de France

Elle te parle de son Maroc

Ses maisons blanches

Toi tu lui dis qu’à Nouakchott

Le désert avance

 

Les mines à ciel ouvert

Où le fer et le vent

Colorent tant le désert

Que le sable est en sang

Et tu revois les nomades

Voyageurs sans fortune

Partir au fil des vagues

Des dunes

Elle, elle revoit le luth

Le charmeur de serpent

Y a comme un son de flûte

Que parfois elle entend

Et elle te dit Marrakech

Via Casablanca

Que même si c’est la « dèche »

Elle ira

 

Elle te dit qu’c’est loin le Maroc

De son enfance

Tu lui dis c’est loin Nouakchott

Des plaines de France

Elle te parle de son Maroc

Ses maisons blanches

Toi tu lui dis qu’à Nouakchott

Le désert avance

 

Même s’ils sont loin les dômes

Des mosquées de Safi

Les souvenirs de mômes

Ne font jamais l’oubli

Juste une photo trouvée

Au fond d’un vieux tiroir

C’est c’qui fait voyager

Nos mémoires

 

Elle te dit qu’c’est loin le Maroc

De son enfance

Tu lui dis c’est loin Nouakchott

Des plaines de France

Elle te parle de son Maroc

Ses maisons blanches

Toi tu lui dis qu’à Nouakchott

Le désert avance

(1996)